Le gouvernement burkinabè a vivement critiqué l’Union européenne, accusée « d’une immixtion inacceptable » dans les affaires internes du pays. Cette réaction fait suite à la publication d’un communiqué de l’UE reprenant les allégations de massacres de civils formulées par l’ONG Human Rights Watch (HRW) à l’encontre de l’armée burkinabè.
Selon l’Agence d’information du Burkina (AIB), le gouvernement a exprimé son mécontentement envers l’UE pour avoir « clairement et inacceptablement empiété dans les affaires internes des Burkinabè ». Cette déclaration aurait été faite par la diplomatie burkinabè.
Le gouvernement burkinabè a également critiqué le choix de l’UE de s’appuyer sur un rapport jugé peu crédible et manquant de sérieux dans sa méthodologie et ses données. L’AIB rapporte que le gouvernement a exprimé son étonnement devant le fait que l’UE et d’autres acteurs internationaux aient choisi de se baser sur un rapport qui aurait été réalisé à distance, sans enquête sur le terrain.
Le rapport de Human Rights Watch, qualifié de « légèrement » par Ouagadougou, aurait été réalisé par le biais d’enquêtes téléphoniques depuis des milliers de kilomètres des villages de Nodin et de Soro. Le gouvernement burkinabè a exprimé son regret quant au fait que l’UE, habituellement attachée à la rigueur scientifique et aux procédures sérieuses, ait réagi de manière hâtive.
Il convient de noter que le Burkina Faso avait déjà rejeté le contenu du rapport de HRW dans un communiqué précédent, soulignant qu’une enquête était en cours pour examiner ces allégations.
De plus, les autorités burkinabè avaient exprimé leur mécontentement face à des communiqués similaires émanant des États-Unis et du Royaume-Uni qui reprenaient également les conclusions du rapport de HRW. En réaction, plusieurs médias internationaux ont été suspendus pour avoir publié des articles basés sur ce document.