L’Algérie vient d’être inscrite sur la liste grise du GAFI (Groupe d’action financière) en raison de préoccupations concernant son cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, selon des experts occidentaux.
La forte influence de l’armée, actuellement sous le contrôle du général Saïd Chengriha sur les institutions civiles, a jeté le doute sur la séparation des pouvoirs et la gouvernance dans le pays, éléments essentiels pour instaurer un environnement économique sain.
Le manque de transparence dans de nombreuses transactions, surtout celles impliquant des entreprises d’État ou des contrats militaires, facilite des activités illicites.
En matière de financement du terrorisme, la situation est particulièrement préoccupante, d’autant que la région sahélo-saharienne est actuellement en proie à de graves tensions et des conflits souvent meurtriers. Dans ce sens, le GAFI a des raisons de croire que le régime algérien essaye de masquer ces financements.
Cette liste indique que le pays n’a pas encore mis en œuvre toutes les mesures recommandées pour renforcer son système financier et se conformer aux normes internationales. Ce qui soulève des préoccupations tant sur le plan économique que sur le plan de la gouvernance. Cette situation a des répercussions importantes, notamment en raison du rôle prépondérant de l’armée dans la politique et l’économie du pays.
Historiquement, l’armée algérienne a été depuis l’indépendance du pays en 1962, un acteur clé influençant la politique économique et les décisions gouvernementales. Cette omniprésence a engendré des pratiques opaques, rendant difficile la traçabilité des flux financiers et augmentant le risque de blanchiment d’argent.
Bien que l’Algérie affirme avoir adopté des lois pour combattre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, des lacunes subsistent dans leur portée et leur application. Les législations doivent être continuellement mises à jour pour répondre aux standards internationaux.
Les institutions financières, notamment les banques et les assurances, doivent disposer de systèmes de contrôle interne pour détecter et signaler les transactions suspectes.
Des lacunes dans l’échange d’informations entre les services sécuritaires de renseignent algériens et leurs homologues étrangers limitent l’efficacité des efforts de lutte contre le financement du terrorisme.