Un tribunal ougandais a condamné vendredi Thomas Kwoyelo, ancien commandant de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), à 40 ans de prison pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, marquant un procès historique. Ce jugement constitue le premier de ce type prononcé en Ouganda contre un responsable de ce mouvement de guérilla, actif depuis les années 1980 et responsable de nombreuses atrocités en Afrique centrale.
Le juge Michael Elubu, de la Division des crimes internationaux (ICD), a déclaré que la peine de 40 ans reflète adéquatement les crimes commis par Kwoyelo. Il a précisé que, tenant compte des 15 années déjà passées en détention, la peine effective serait de 25 ans.
Kwoyelo, décrit par le tribunal comme un commandant de niveau intermédiaire, avait été enlevé à l’âge de 12 ans et a été impliqué dans des meurtres de civils, des viols, des pillages, des réductions en esclavage et des enlèvements. Lors des audiences, qui se sont conclues en mai, il a plaidé non coupable.
Il a également évoqué son passé d’enfant-soldat, expliquant avoir été contraint de rejoindre la LRA, fondée par Joseph Kony, un ex-enfant de chœur, qui cherchait à établir un régime basé sur les Dix Commandements.
La LRA est accusée d’avoir causé la mort de plus de 100 000 personnes et d’avoir enlevé 60 000 enfants, dont des garçons transformés en soldats et des filles réduites en esclavage sexuel. Les crimes qui lui sont reprochés ont principalement eu lieu entre 1996 et 2005 dans le nord de l’Ouganda, en particulier dans le district d’Amuru, la région d’origine de la LRA. Kwoyelo a notamment été reconnu coupable du meurtre de 17 personnes lors d’une attaque sur un camp de personnes déplacées à Pagak, le 16 mai 2004.