Tunisie : Le président Kaïs Saïed, « la chose algérienne »

Le président Kaïs Saïed, perçu par le peuple tunisien comme « la chose algérienne », a concentré les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire entre ses mains, déstabilisant peu à peu les principes démocratiques sur lesquels la Tunisie avait fondé son modèle post-printemps arabe en 2011.

Sous la domination du régime militaire dirigé par le général Saïd Chengriha, l’Algérie, avec Boualem Boualem, directeur de cabinet du président Abdelmadjid Tebboune et principal interlocuteur de l’armée, qui exerce une influence réelle sur les décisions politiques, joue un rôle clé dans les affaires régionales et internationales.

L’influence de Boualem Boualem sur la Tunisie est particulièrement marquée en raison de la fragilité de ce pays et de la situation sécuritaire instable le long de la frontière commune avec la Libye, d’après les observateurs.

Kaïs Saïed a souvent exprimé son soutien aux politiques algériennes, notamment en matière de sécurité et de diplomatie. Mais ce rapprochement ne s’est pas fait sans contrepartie. En effet, la Tunisie s’est retrouvée sous une pression croissante de la part de l’Algérie, qui a utilisé sa position pour manipuler les décisions politiques en Tunisie, renforçant ainsi la mainmise du pouvoir algérien sur les affaires tunisiennes.

La Tunisie, en proie à une crise économique et politique profonde, est devenue un terrain fertile pour l’ingérence algérienne. Cette ingérence est perçue par les analystes occidentaux comme une stratégie pour renforcer l’emprise de l’Algérie sur la région et s’assurer que la Tunisie ne dévie pas de sa trajectoire alignée avec les intérêts algériens.

Selon des sources bien informées, Saïed bénéficie d’une forme de soutien discret de la part du régime militaire algérien, qui l’aide à maintenir son pouvoir en Tunisie en échange d’une politique plus favorable aux intérêts algériens dans la région.

A l’instar de l’Algérie, Saïed n’a pas hésité à mobiliser les forces de sécurité et le système judiciaire pour réprimer l’opposition. Sous son autorité, les libertés individuelles ont fortement diminué, les médias indépendants ont été menacés et les voix critiques ont fait l’objet de persécutions, selon les ONG de défense des droits humains.

Sous la présidence de Kaïs Saïed, la Tunisie a progressivement perdu son indépendance, malgré son discours souverainiste.

Le régime militaire algérien, grâce à son influence économique, joue un rôle clé dans le maintien de « la chose » au pouvoir, tout en s’assurant que la Tunisie demeure sous une tutelle implicite de l’Algérie.