Le Mouvement patriotique du salut (MPS), actuellement au pouvoir au Tchad, a remporté la majorité des sièges à l’Assemblée nationale lors des élections législatives du 29 décembre dernier, selon les résultats provisoires annoncés samedi par l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE).
Le MPS a ainsi obtenu environ 124 sièges sur les 188 de l’Assemblée nationale. Le second parti, le Réveil (RNDT), dirigé par l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert, a décroché 12 sièges. Le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) et l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) ont respectivement remporté 8 et 7 sièges. L’ANGE a précisé que le taux de participation aux élections législatives s’est élevé à 51,56 %.
Près de 8 millions de Tchadiens étaient appelés aux urnes pour ces élections législatives, provinciales et locales, marquant la fin de trois années de transition politique au Tchad.
Parallèlement, le 11 janvier 2025, la France a procédé à la remise d’une deuxième base militaire au Tchad lors d’une cérémonie officielle à Abéché, dans l’est du pays. Cet acte s’inscrit dans le cadre de la rupture des accords militaires signée fin novembre entre les deux nations.
Le ministre tchadien des Armées, Issaka Malloua Djamouss, a annoncé la rétrocession de la base aérienne d’Abéché, qualifiant cet événement de moment clé dans le processus de retrait total de l’armée française du territoire tchadien.
Ce samedi, 90 des 120 militaires affectés à cette base ont quitté Abéché pour rejoindre N’Djamena, tandis qu’un premier convoi de matériel a quitté le pays pour se rendre au port de Douala dès la veille. Ces forces françaises avaient principalement œuvré à la sécurisation du pays, en plus de fournir des formations et des services aux populations locales.
Fabien Talon, représentant de l’ambassade de France au Tchad, a souligné que bien que les partenariats évoluent, « la solidarité entre deux nations souveraines demeure intacte ». Il était accompagné du général Pascal Ianni, responsable du commandement Afrique de l’armée française, mis en place en 2024.
Le mois précédent, la France avait déjà procédé au retrait de ses avions de chasse et d’un premier contingent de 120 soldats de N’Djamena, tout en rétrocédant la base de Faya, située dans le nord du pays. Le Tchad, dernier bastion militaire de la France au Sahel, fait partie des nations les plus pauvres du monde et a vu la réduction de la présence militaire française en raison de l’évolution de la situation géostratégique après l’arrêt de l’opération Barkhane en novembre 2022.
Ce retrait des forces françaises intervient après ceux opérés dans d’autres anciennes colonies françaises telles que le Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Centrafrique, qui, après avoir demandé le départ de l’armée française, se sont tournées vers Moscou.