Un convoi humanitaire transportant de la nourriture vers la ville assiégée d’El-Facher, dans l’ouest du Soudan, a été violemment attaqué lundi près de Koma, au Darfour-Nord, faisant cinq morts et plusieurs blessés, a annoncé mardi l’ONU.
Composé de quinze camions affrétés par le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Unicef, le convoi avait parcouru plus de 1.800 kilomètres depuis Port-Soudan. Plusieurs véhicules ont été incendiés. Les agences onusiennes dénoncent une attaque ciblée contre des civils et humanitaires, et réclament l’arrêt immédiat de ces violences, qualifiées d’ »impunies ». Les auteurs de l’attaque n’ont pas été identifiés, bien que l’itinéraire ait été préalablement communiqué aux belligérants.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a condamné « un acte de violence épouvantable » et appelé à une enquête rapide pour traduire les responsables en justice.
Ce nouvel incident intervient dans un contexte de guerre dévastatrice qui ravage le Soudan depuis avril 2023. Les forces du général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, s’opposent aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo. Chaque camp se rejette la responsabilité de l’attaque : les FSR accusent l’armée, tandis que le gouvernement incrimine les paramilitaires.
La guerre a provoqué une catastrophe humanitaire majeure : plus de 13 millions de déplacés internes, 4 millions de réfugiés ayant fui le pays, et des dizaines de milliers de morts. Le HCR rapporte que 1,5 million de réfugiés ont trouvé refuge en Egypte, 1,1 million au Soudan du Sud et 850.000 au Tchad.
Les deux camps sont régulièrement accusés de cibler des civils, de bombarder des zones densément peuplées et d’entraver l’aide humanitaire.
