Le président du Rwanda, Paul Kagame, a entamé mardi une visite officielle de deux jours en Algérie, marquée par la signature de nombreux accords de coopération avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune. Cette visite a permis d’approfondir les relations entre Alger et Kigali, tout en mettant un silence diplomatique sur le Sahara occidental.
Lors d’une cérémonie officielle à Alger, les deux chefs d’État ont assisté à la signature de plusieurs mémorandums d’entente dans des secteurs variés : télécommunications, innovation, agriculture, transport aérien, industrie pharmaceutique, formation professionnelle, coopération judiciaire et policière, ainsi que l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques et de service.
Dans une déclaration conjointe, les présidents ont réaffirmé leur attachement aux principes de règlement pacifique des conflits et de non-ingérence étrangère dans les affaires africaines. Ils ont également souligné la convergence de leurs positions sur de nombreux enjeux régionaux et internationaux.
Cependant, une nuance est apparue sur la question du Sahara occidental. Abdelmadjid Tebboune a réitéré, seul, le soutien de l’Algérie au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination « par un référendum libre et équitable, conformément à la légalité internationale ». Le président rwandais ne s’est pas exprimé publiquement sur ce point, maintenant la position prudente de Kigali sur ce dossier diplomatiquement sensible.
Les échanges ont aussi porté sur la situation au Proche-Orient, avec une condamnation de l’agression israélienne contre la population de Gaza et un appel commun à un cessez-le-feu immédiat. L’établissement d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec El-Qods pour capitale a été soutenu par Alger.
Enfin, les présidents ont évoqué les crises en République démocratique du Congo et au Soudan. L’Algérie a réitéré son appui aux efforts politiques en cours et plaidé pour une implication renforcée de l’Union africaine.
Cette visite traduit une volonté mutuelle de renforcer les liens entre l’Algérie et le Rwanda, tout en révélant des nuances sur certains dossiers géopolitiques clés du continent.
