Burkina Faso : La Vallée de Samendeni au cœur d’un ambitieux plan de développement intégré

Sous l’impulsion de son nouveau coordonnateur, Ibrahim Bélem, l’Unité de Coordination du Programme de Développement Intégré de la Vallée de Samendeni (PDIS) renforce ses actions pour faire de cette zone un pôle économique stratégique du Burkina Faso.

Depuis la mise en service en 2019 du barrage de Samendeni, doté d’une capacité d’un milliard cinquante millions de mètres cubes d’eau et d’une mini centrale hydroélectrique de 2,74 MW, le programme s’oriente désormais vers la valorisation du tourisme, de l’agro-industrie et des aménagements hydroagricoles.

S’étendant sur 150 km², le plan d’eau du barrage offre un fort potentiel socio-économique. Au-delà de la production d’électricité, il soutient des activités génératrices de revenus telles que la pêche et la pisciculture. Jean Bernard Korbéogo, pisciculteur, témoigne : « Aujourd’hui, chacun récolte plus d’une tonne de tilapias. C’est une vraie opportunité ».

Le volet social n’est pas en reste. Le Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) a permis la réalisation de quatre centres de santé, sept systèmes d’adduction d’eau potable, 38 forages équipés, et six pistes rurales pour les populations locales.

Deux chantiers majeurs sont prévus en 2025. Le premier concerne la création d’une zone agro-industrielle à Bama, avec 100 hectares déjà sécurisés et 466 en cours d’acquisition. Le second est un projet touristique pilote autour du barrage, avec 11 promoteurs ayant lancé des travaux de construction de restaurants et d’espaces de loisirs. Une étude est également en cours pour évaluer le potentiel touristique global du site.

Parallèlement, 1 500 hectares sont en cours d’aménagement hydroagricole, avec des études avancées pour 5 000 hectares et une extension envisagée sur 10 000 hectares. L’objectif est de stimuler l’agrobusiness et d’assurer la souveraineté alimentaire du pays.

Cependant, le financement reste un défi majeur. Le PDIS, actuellement soutenu par l’État, vise une transformation de son statut pour attirer de nouveaux partenaires et mobiliser les 1 098 milliards de FCFA nécessaires à la valorisation complète de la vallée.

Ce projet structurant est essentiel pour le développement des régions des Hauts-Bassins et de la Boucle du Mouhoun, et, plus largement, du Burkina Faso.