Algérie – Iran : Deux régimes, une même obsession répressive

L’Algérie militaire et l’Iran des mollahs, chacun à sa manière, incarnent aujourd’hui un modèle d’Etat paranoïaque, qui se sert de la justice comme d’un gourdin, transforme les intellectuels en criminels, et maquille la tyrannie en patriotisme. Ce ne sont plus des gouvernements mais des geôliers de prisons à ciel ouvert.

Iran : la justice de l’ayatollah ou la mort au bout du mensonge

Cécile Kohler et Jacques Paris, deux Français arrêtés à Téhéran en mai 2022, sont accusés d’avoir voulu renverser la République islamique pour le compte du Mossad. Les services iraniens les accusent d’espionnage, de complot contre le régime et de corruption, un chef d’accusation sorti tout droit des manuels de l’inquisition, passible de la peine de mort.

L’Iran utilise des étrangers comme monnaie d’échange. C’est une diplomatie du chantage, de la peur, et du mensonge. Le régime des mollahs, en pleine agonie idéologique, voit des espions partout. L’Etat iranien enferme, torture, exécute, et se dit victime de l’Occident.

Algérie : la junte qui emprisonne les livres et les journalistes

Et pendant ce temps, le régime militaire algérien applique les mêmes méthodes. Même paranoïa, même répression, même mépris de la liberté.

Christophe Gleizes, journaliste français, a été arrêté à Tizi Ouzou pour avoir osé enquêter sur la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK). Treize mois de silence, de détention secrète, et une condamnation : 7 ans de prison ferme pour « apologie du terrorisme », parce qu’il a rencontré un dirigeant de la JSK lié au MAK, le mouvement kabyle que le régime classe arbitrairement comme « terroriste ».

Mais le comble de la honte, c’est la condamnation de Boualem Sansal, écrivain algérien mondialement reconnu, âgé de 80 ans, atteint d’un cancer, condamné à 5 ans de prison pour une phrase historique sur les frontières marocaines. Le régime algérien a décidé que dire la vérité équivalait à « porter atteinte à l’unité nationale ».

Iran et Algérie sont deux régimes différents en apparence, mais jumeaux dans la pratique. L’un islamiste, l’autre militaire. L’un théocratie moyenâgeuse, l’autre façade républicaine gangrenée par une caste de généraux. Mais tous deux fondés sur la terreur d’Etat, le contrôle total, et la répression de toute pensée autonome.

Ces systèmes ne se contentent pas de censurer : ils fabriquent des coupables, transforment les journalistes en terroristes, les écrivains en traîtres, les étrangers en espions.

L’ennemi n’est jamais réel : il est utile. Il justifie la répression, il alimente le nationalisme, il sert à faire peur et à détourner l’attention des vrais fléaux : corruption, chômage, dictature, exode de la jeunesse.

Par ailleurs, on a appris le décès de Tarek Bouslama, l’ancien PDG du groupe IMETAL, à l’hôpital Mustapha-Pacha d’Alger, après avoir été transféré de toute urgence depuis sa cellule de prison à Koléa où il est détenu depuis mars 2023, sans jamais avoir été jugé. A qui le tour ???…