Depuis plusieurs jours, les rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) imposent une taxe mensuelle aux agriculteurs qui souhaitent accéder à leurs champs dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC). Cette nouvelle stratégie vise à financer leurs activités armées, selon l’ONG internationale Bridgeway Foundation.
Outre cette taxe, les ADF multiplient les pratiques illégales dans la région. « Ils commencent à identifier les habitants, à leur imposer une taxe d’accès aux champs, à libérer les otages contre rançon et à s’approprier le cacao déjà séché. Ce sont des faits que nous constatons sur le terrain », a déclaré Sekombi Katondolo, à Bunia.
En réaction, la Bridgeway Foundation affirme avoir mis en œuvre plusieurs mécanismes pour contrer l’influence des ADF. L’ONG mène notamment des campagnes de sensibilisation et de documentation auprès des populations locales.
Un volet important de cette action consiste à déconstruire le discours religieux utilisé par les rebelles pour justifier leurs actes. « Nous faisons appel à de véritables imams pour expliquer à la population que ce que prônent ces hommes n’a rien à voir avec l’islam. Leur idéologie s’apparente à une autre forme de croyance, mais certainement pas à la religion musulmane », a précisé Sekombi Katondolo.
Les ADF, affiliés à l’Etat islamique, sont régulièrement accusés de massacres de civils dans l’est de la RDC. Leurs activités déstabilisent durablement cette région, déjà marquée par de multiples conflits armés.