La disparition du général Abdelkader Haddad, plus connu sous le nom de Nasser El-Djinn, ancien patron redouté de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), secoue de nouveau les arcanes du pouvoir militaire algérien.
Plusieurs officiers et agents de terrain, soupçonnés d’avoir aidé ou simplement fermé les yeux sur la disparition de l’ex-patron du contre-espionnage, ont été interpellés ou emprisonnés. Ces purges traduisent un climat de suspicion généralisée où la loyauté au sommet est plus que jamais mise à l’épreuve.
Figure clé des services secrets, à la réputation sulfureuse, l’évasion de Abdelkader Haddad présumée ou son élimination supposée alimente toutes les hypothèses et exacerbe les luttes internes au sommet de l’Etat.
Selon des sources sécuritaires algériennes, depuis les premières rumeurs de sa fuite, les services de sécurité relevant directement de la présidence d’Abdelmadjid Tebboune comme ceux placés sous l’autorité du chef d’état-major, le général Saïd Chengriha, sont frappés par une vague d’arrestations.
Les spéculations vont bon train : certains affirment que Nasser El-Djinn aurait trouvé refuge en Espagne, où il disposerait de réseaux et de relais financiers. D’autres versions évoquent son arrestation dans le plus grand secret, voire son élimination physique en Algérie, scénario qui, s’il se confirmait, marquerait une volonté de faire disparaître toute trace embarrassante.
Quelle que soit la réalité, l’affaire Nasser El-Djinn illustre les fractures profondes qui traversent le système algérien. Les rivalités entre clans militaires et politiques, longtemps dissimulées derrière un vernis d’unité, s’exposent désormais au grand jour.
Cette affaire fragilise la crédibilité du président Tebboune comme celle de son puissant chef d’état-major Chengriha, chacun soupçonnant l’autre de manipuler ou d’instrumentaliser la disparition du général pour affaiblir son rival.
