Au moins 13 civils ont été tués mercredi dans une attaque contre une mosquée du quartier Abou Chouk, à el-Facher, dans l’ouest du Soudan. Selon des témoins, des obus attribués aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont visé le lieu de culte, où s’étaient réfugiées près de 70 familles fuyant les violences.
El-Facher, dernière grande ville du Darfour échappant au contrôle total des FSR, est assiégée depuis 18 mois dans le cadre du conflit opposant les paramilitaires à l’armée régulière depuis avril 2023. En 24 heures, au moins 33 civils y ont été tués dans des attaques successives, dont certaines par drones.
Mardi, une frappe sur le service de maternité de l’hôpital a causé la mort de huit personnes et blessé sept autres. Le lendemain, une nouvelle attaque a fait au moins 12 morts, dont un médecin et un infirmier, et 17 blessés. Mi-septembre, une précédente attaque contre une autre mosquée de la ville avait déjà fait 75 morts, selon les secouristes.
Depuis août, les FSR intensifient les offensives pour prendre le contrôle total de la ville. D’après des images satellites analysées par le Humanitarian Research Lab de l’Université Yale, el-Facher est encerclée par près de 68 km de remblais, ne laissant qu’un étroit corridor de sortie.
La situation humanitaire est catastrophique. Plus d’un million de personnes ont fui la ville depuis le début du conflit, représentant 10 % des déplacés du pays. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), la population de la ville est passée de plus d’un million à environ 413 000 habitants.
Les bombardements sont désormais quotidiens. Pour se protéger, les civils creusent des abris dans leurs cours. La nourriture, même celle destinée aux animaux et utilisée en dernier recours, devient introuvable.
La guerre au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué ce que l’ONU décrit comme « la pire crise humanitaire au monde ».
