Le ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité Jérôme Bougouma a conduit la semaine passée la délégation du Burkina Faso à une réunion de haut niveau à Vienne, en Autriche, en prélude à la 57ème session de la Commission des stupéfiants des Nations unies. Il a profité de l’occasion pour dresser le bilan de son pays en matière de lutte contre le trafic de drogues.
Bien que n’étant pas un pays producteur de drogues, le Burkina Faso est devenu depuis une dizaine d’années un terrain de transit de choix pour les trafiquants du fait de sa position géographique en Afrique de l’Ouest. La situation a conduit le pays à adopter en 2009 le Plan d’action décennal sur la coopération internationale en matière de lutte contre ce fléau mondial.
Parmi les réalisations des autorités pour la mise en œuvre nationale de ce Plan, on peut citer le renforcement de la surveillance aux frontières qui a permis aux services nationaux de police, de gendarmerie et de douane de saisir au cours de ces cinq dernières années environ 90 tonnes de cannabis. Les autorités du Burkina Faso ont également entrepris de spécialiser les magistrats de grande instance chargés d’animer les Tribunaux de Grande Instance qui concourent à la mise en œuvre de la politique pénale en matière de drogue dans le but d’accroître leur efficacité. Le Comité national de lutte contre la drogue a également entrepris de multiplier les sessions de formation et de sensibilisation en faveur des transporteurs routiers, des élèves et des étudiants ainsi que des leaders d’associations de lutte contre la drogue.
Mais l’ampleur des efforts à déployer reste importante du fait que le Burkina Faso ne dispose toujours pas de centre spécialisé de prise en charge pour le traitement et la réinsertion des toxicomanes. Le PNI (Programme national intégré) de lutte contre les trafics illicites de drogues, le terrorisme et la criminalité organisée peinent à être mis en œuvre faute de mobilisations de ressources financières.