Après plusieurs années de tensions entre l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie à propos des eaux du Nil, les trois pays africains ont finalement réussi à conclure un accord pour que le futur barrage éthiopien, le plus grand d’Afrique, n’affecte en rien le débit des eaux du fleuve.
L’accord de principe qui autorise la construction du barrage « grande renaissance » a été signé lundi à Khartoum entre le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi, son homologue soudanais Omar el-Béchir et le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
En signant cet accord, les trois pays tournent la page d’une longue série de tensions qui a débuté en mai 2013, date à laquelle le gouvernement éthiopien a commencé à détourner les eaux du Nil bleu pour construire ce barrage de plus de 6 000 mégawatts.
Le ministre égyptien de l’Eau et de l’Irrigation, Hossam Mohamed al-Moughazi, a précisé lundi que l’accord prévoit notamment d’« user équitablement des eaux du Nil, de ne pas nuire aux intérêts des autres Etats » et de mettre en place « un mécanisme pour résoudre les différends ».
Le Soudan et l’Egypte avaient formellement dénoncé la poursuite de ce projet à cause des retombés négatives qu’il allait engendrer suite à sa construction. Le Nil bleu éthiopien rejoint le Nil blanc à Khartoum pour finalement former le Nil. Ce dernier traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée. Le projet « grande renaissance » dont le prix avoisine les 4,2 milliards de dollars, inquiétait particulièrement l’Egypte, pays de 85 millions d’habitants qui tire du Nil environ 90% de son eau.
Par ailleurs, plus de la moitié du débit du plus grand fleuve d’Afrique provient du Nil Bleu. Les conséquences en termes de cultures mais aussi au niveau des infrastructures hydro-électriques allaient donc être négativement ressenties au Soudan et en Egypte en l’absence d’accord entre les trois pays.