Quatre ans après la nomination de Madame Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de l’Union Africaine (UA), nombre de hauts fonctionnaires travaillant au sein de l’organisation panafricaine critiquent le manque d’implication de leur cheffe et la situation catastrophique dans laquelle est plongée l’UA.
De l’intérieur comme de l’extérieur, les critiquent fusent concernant l’UA et son implication dans les dossiers sensibles du continent. En cause, les dirigeants successifs de l’organisation panafricaine et plus particulièrement la dernière venue, Mme Dlamini-Zuma.
Celle-ci avait suscité une vague d’espoir lors de son élection en 2012, mais au final elle s’est avérée être aussi efficace que ses prédécesseurs. La fin de son mandat de quatre ans touchant à sa fin a ainsi permis à plusieurs proches collaborateurs de Mme Dlamini-Zuma de dresser un bilan de son parcours au sein de l’UA.
Selon plusieurs hauts fonctionnaires travaillant avec elle, la présidente de la Commission de l’UA va laisser derrière elle, en juillet, une organisation aux abois dont les stratégies sont incohérentes et dont le personnel est plus que jamais démotivé. Plusieurs arguments sont avancés pour expliquer le bilan calamiteux de Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.
Pour les observateurs, la numéro un de l’UA a clairement délaissé son poste officiel pour se focaliser sur sa carrière nationale en Afrique du Sud, où elle entend probablement briguer la direction de l’ANC en 2017 en vue de succéder au président Jacob Zuma en 2019.
Présidente de l’UA par intérêt, Mme Dlamini-Zuma a été largement critiquée pour sa gestion passive de l’organisation panafricaine. Une situation qui a clairement déteint sur les décisions prises au niveau continental.
En effet, nombre de dossiers stratégiques sont passés entre les doigts de l’UA, il s’agit notamment de la crise libyenne, de la conjoncture sécuritaire dans le Sahel et plus particulièrement au Mali, où des cellules djihadistes ont réussi à s’implanter.
Les spécialistes pointent également du doigt le manque de discernement flagrant de l’UA sur certains sujets sensibles comme le Sahara Occidental, où l’organisation panafricaine reste l’une des rares entités au monde à reconnaître la RASD, une pseudo-république soutenue par l’Algérie et qui dispute au Maroc la souveraineté sur la région du Sahara depuis les années 1970.