Les autorités ougandaises ont annoncé dimanche avoir procédé à l’arrestation du Roi de Rwenzururu Charles Mumbere suite à une vague de violences ayant éclaté la semaine passée en Ouganda et qui a provoqué la mort de 55 personnes.
La vague de violences en question s’est produite dans la région de Rwenzori bordant la frontière de la RD Congo. Elle a opposé pendant plusieurs jours les forces de police à des manifestants dont les revendications restent encore floues à l’heure actuelle.
La journée de samedi a été particulièrement sanglante puisque 14 policiers ont été tués et 41 assaillants mis « hors d’état de nuire », selon un rapport de la police. C’est donc suite à cette tuerie que les autorités ougandaises ont procédé à l’arrestation du Roi Charles Mumbere, qui serait selon la version officielle des faits, lié directement aux violences.
Avant l’arrestation de M. Mumbere, le président ougandais Yoweri Musevini l’avait d’ailleurs appelé afin de lui ordonner de démanteler sa garde royale personnelle. Cette dernière ferait apparemment partie d’une milice liée à un mouvement prônant la création d’une république sur la zone frontalière entre l’Ouest de l’Ouganda et une partie du Nord Kivu en RDC.
Les manifestants ayant provoqué la zizanie cette semaine seraient sans doute liés à cette formation indépendantiste ougandaise. Si aucun lien direct n’est pour l’heure confirmé entre ces manifestations en Ouganda et les mouvements indépendantistes de l’Est de la RDC, les observateurs pensent toutefois que la rébellion ougandaise ADF est certainement liée à ces troubles aux conséquences sécuritaires souvent meurtrières.
La région des grands lacs, dans laquelle se trouvent l’Ouganda et l’Est de la RDC, est souvent marquée par des pics de violences. Néanmoins, c’est la première fois qu’un Roi local est arrêté. Selon des sources proches du dossier, cette arrestation pourrait provoquer un effet domino en emportant avec elle d’autres dirigeants de la région.