Une nouvelle attaque de rebelles contre un poste de la gendarmerie a fait trois morts et un disparu mercredi, un incident sur lequel Bamako n’a pas trop insisté afin de ne pas impacter la Conférence d’entente nationale qui se déroule actuellement, et sur laquelle de grands espoirs sont fondés pour rétablir la sécurité et le retour de la paix au Mali.
L’identité ou l’appartenance des auteurs de cette attaque, qui a eu lieu à Boulikessi près de la frontière avec le Burkina Faso, n’ont pas été communiquées par le gouvernement malien. Une décision visiblement délibérée destinée à ne pas enflammer davantage la situation alors que la conférence d’entente nationale vient à peine de débuter.
Cette rencontre rassemble autour de la même table le gouvernement malien ainsi que tous les groupes rebelles ayant signé le traité de paix, à l’exception de la Plateforme qui n’a pas voulu y participer en raison de ce qu’elle considère la décision « unilatérale » de Bamako pour la fixation des modalités du sommet.
Afin donc de ne pas entraver le bon déroulement de cette rencontre, l’identité des assaillants n’a pas été divulguée. Onze militaires maliens avaient déjà été tués le 5 mars dernier dans la même localité lors d’une attaque revendiquée par le « Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans ». Cette nouvelle formation djihadistes est issue de la récente fusion de trois groupes extrémistes au Sahel. Il s’agit d’Ansar Eddine, Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et Al Mourabitoune.
Toutefois, plusieurs sources proches du dossier estiment que l’attaque de mercredi n’est probablement pas l’œuvre de cette mouvance extrémiste, le modus operandi étant différent de celui des djihadistes. Et c’est probablement pour ne pas créer de tension en cette période cruciale que les autorités maliennes n’ont pas voulu dévoiler l’identité des assaillants.