Une injonction émanant de la plus haute juridiction constitutionnelle du Kenya a donné un délais de quatre mois au parlement pour rétablir une mesure destinée à accorder plus de sièges aux femmes au sein de l’hémicycle.
Introduite par la constitution de 2010, cette mesure exige que le nombre de députés hommes siégeant à l’Assemblée Nationale n’excède pas les deux tiers des membres du parlement. Afin de faire respecter ce principe tendant vers l’égalité des sexes, la Haute Cour de Justice du Kenya a menacé les parlementaires de la dissolution de l’hémicycle si cette mesure n’était pas appliqué avant les élections d’août prochain.
Actuellement, les femmes députés sont au nombre de 68 sur un total de 349 sièges au parlement kényan. Un chiffre qui n’a pas changé depuis les dernières élections de 2013. Le Kenya figure parmi les pays les plus à la traîne au niveau de la parité des sexes.
Lassées de rappeler aux parlementaires l’application de cette mesure constitutionnelle, quatre organisations de défense des droits de l’Homme avaient fini par saisir la Haute Cour de Justice pour faciliter l’accès au parlement pour les femmes.
Pour les observateurs, l’injonction adoptée mercredi par la Haute cour de Justice pourra probablement faire changer les choses. Les parlementaires ne voudront en effet pas risquer de perdre leur poste à l’approche des élections de l’été 2017.
Cette décision de la justice kényane a été saluée par de nombreuses figures de la lutte féministe au Kenya. Certaines ONG internationales ont également applaudi cette volonté d’égalité des sexes.
Le Kenya, au même titre que la majorité des pays africains reste à la traîne au niveau de l’égalité des chances pour les deux sexes. Cette tendance commence toutefois à s’éclipser sous l’effet notamment du combat de la société civile.