En Centrafrique, un casque bleu a été tué et huit autres blessés parmi le contingent mauritanien de la Mission des Nations Unies (Minusca), dans une embuscade tendue, jeudi près d’Alindao (sud du pays), par de présumés membres de la milice à majorité chrétienne anti-Balaka, alors que le centre et le sud-est du pays connaissent un inquiétant regain de violence.
Parmi les huit soldats blessés, cinq se trouvent dans un état grave. Les casques bleus ont été attaqués au moment où ils escortaient un convoi logistique de la MINUSCA. Parfait Onanga-Anyanga, Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République centrafricaine a fermement condamné un « acte lâche ».
«Cette violence aveugle est inadmissible. Pourquoi s’attaquer à des casques bleus dont la présence sur le sol centrafricain n’a d’autres objectifs que d’aider le pays à sortir de l’engrenage de la violence et contribuer au retour d’une paix et d’une stabilité durables en République centrafricaine ?», s’est indigné le responsable onusien, cité dans un communiqué de la mission de l’ONU.
« Tout sera mis en œuvre pour arrêter les auteurs de cette embuscade afin qu’ils répondent de leurs actes devant la justice», a ajouté le Représentant spécial rappelant que l’atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considérée comme un crime de guerre et passible de poursuites par la justice nationale ou internationale.
La mort de ce militaire porte à trois le nombre de soldats de la paix de la MINUSCA tués depuis le début de 2018. La situation sécuritaire demeure très précaire en Centrafrique, où des affrontements intercommunautaires ont failli dégénérer en génocide en 2013.
La majeure partie du territoire est aux mains de milices armées rivales qui prétendent défendre les communautés musulmanes ou chrétiennes, alors que les forces gouvernementales aidées par plus de 140 000 membres de la Minusca, assurent essentiellement le contrôle de la capitale Bangui et de quelques agglomérations.