Au moins 8 personnes dont un policier et un étudiant en journalisme de 22 ans, ont été tuées lundi à Abuja, lors des manifestations des membres du mouvement de la minorité chiite nigériane, qui demandent la libération de leur dirigeant Ibrahim Zakzaky.
L’organisation chiite affirme que le bilan s’élève à 11 morts et que la police a enlevé les corps dans ses véhicules.
Le MIN a été créé par un étudiant en économie à l’université de Zaria dans l’Etat de Kaduna (nord).
Le MIN revendique plusieurs millions de membres, un chiffre contesté. La plupart des chiites du Nigeria vivent dans l’Etat de Kaduna.
Le MIN a pris de l’importance lorsqu’Ibrahim Zakzaky a réussi à convaincre ses partisans qu’une révolution à l’iranienne était possible au Nigeria.
Zakzaky et ses partisans estimaient qu’un Etat islamique était le seul moyen d’obtenir la justice sociale pour les musulmans.
Le MIN ne reconnaît pas la Constitution nigériane qui, selon lui, ne protège pas suffisamment les droits fondamentaux, en particulier celui de manifester.Il condamne aussi l’influence de l’Arabie saoudite, grand rival de l’Iran, dans le nord du Nigeria.
Le gouvernement nigérian accuse le MIN de « terrorisme » et de vouloir le renverser. De nombreux lieux saints, de centres communautaires et d’écoles chiites ont été détruits dans l’Etat de Kaduna où le mouvement est désormais interdit.
Zakzaky et son épouse Zeenah Ibrahim, ont été arrêtés en décembre 2015, pour actes « terroristes » après une éruption de violence à Zaria lors d’une procession chiite.
L’armée nigériane avait accusé le MIN d’avoir tenté d’assassiner son commandant en chef.
Selon Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits de l’Homme, 347 marcheurs de la procession, la plupart non armés, avaient alors été tués et enterrés dans des fosses communes par des militaires, ce qu’ils avaient nié.