Les Etats-Unis continuent d’être obsédés par la guerre contre le terrorisme qu’ils mènent sur tous les fronts, y compris au Sahel où les manœuvres militaires menées dans le cadre de l’opération Flintlock 2010 se sont déroulées sur pratiquement un mois, du 3 au 22 mai.
Supervisés par des militaires américains, les exercices ont regroupés des forces d’une dizaine de pays africains (du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne) en plus d’unités appartenant à certains pays européens. Un Centre de coordination multinational a été installé à cet effet à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
L’objectif affiché de ces exercices annuels, est de renforcer les capacités régionales des pays du Maghreb et de la région du Sahel dans la lutte contre le terrorisme de la branche maghrébine d’Al Qaeda (AQMI), ainsi que contre les organisations criminelles et le banditisme transfrontalier.
Menées depuis 2005 en terre africaine, ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre du programme TSCTI (Initiative de lutte contre le terrorisme transsaharien). Le programme a été développé par les Etats-Unis conjointement avec des pays du Maghreb, du Sahel et d’Europe dans le sillage de la montée du péril terroriste et de la criminalité organisée dans la région sahélo saharienne.
Après leur échec à installer l’US AFRICOM, le Commandement africain, sur le Continent, les Etats-Unis se sont finalement tournés vers une coopération rapprochée et ciblée avec les gouvernements africains concernés. A travers la participation à l’opération Flintlock 2010 d’unités de France, du Royaume Uni, d’Allemagne et d’Espagne notamment, l’OTAN aussi est mise à contribution dans ces manœuvres. Car l’Organisation Atlantique entretient des relations de longue date avec plusieurs pays de la région, notamment par le biais de manœuvres conjointes régulières.
Aujourd’hui, après six années d’existence, l’initiative américaine TSCTI semble avoir pris son rythme de croisière et les experts militaires américains paraissent satisfaits de ses résultats. Mais de nombreuses voix en Afrique continuent de clamer que la lutte contre le terrorisme ne doit pas se limiter à l’option militaire, mais qu’elle doit être élargie à l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion, les véritables terreaux de l’extrémisme.