Le général Saïd Chengriha vient de lever le voile sur l’énigmatique unanimisme qui frappe les médias algériens de tous bords, après une information diffusée par l’Agence officielle APS qui révèle que les instructions données aux rédactions ne sont pas le fait du Palais El Mouradia, mais sont en réalité issues des casernes de l’armée.
Ces instructions ont été données par le chef d’état-major et homme fort du pays, à partir de la Garnison de Aïn Naâdja à Alger. L’objet de ces consignes militaires se limite à la mobilisation de tous les secteurs, notamment celui de l’information, pour « riposter et faire face à l’ensemble des campagnes médiatiques et des plans hostiles » à notre pays.
Un communiqué du ministère de la Défense nationale explique mardi que c’est le Général de Corps d’Armée, Saïd Changriha, qui a prononcé ces mots à l’ouverture d’un séminaire intitulé : « Les campagnes médiatiques hostiles et la stratégie de riposte », organisé au Cercle de Garnison- Aïn Naâdja (Alger).
Cette intrusion brutale des militaires dans la sphère civile et, de surcroît médiatique, n’est que la partie visible de la mainmise du général Chengriha sur la totalité du pouvoir en Algérie. Le rôle de comparse dévolu au président Abdelmajid Tebboune témoigne, d’ailleurs, de cette usurpation du pouvoir par les militaires.
La confiscation du pouvoir par Chengriha a pour synonyme une répression féroce contre le « Hirak » plus que pour le ‘’Mouvement de l’Autonomie de la Kabylie (MAK)’’ et ‘’le mouvement islamiste Rachad’’. Ce Hirak porte à lui seul, depuis 2019, l’étendard de l’opposition au régime militaire.
C’est surtout la limpidité du mot d’ordre hissé par l’opposition pour « un État civil et non militaire » qui enrage le général Chengriha. Et c’est pour cette raison que le maître actuel de l’Algérie s’accroche au leitmotiv de l’ennemi extérieur afin de continuer à faire diversion de la crise politique et économique insoutenable et de l’opposition populaire qu’il rencontre à l’intérieur du pays.