L’opposante franco-algérienne Amira Bouraoui, arrêtée en Tunisie et qui risquait d’être expulsée vers l’Algérie, se trouve désormais dans un avion à destination de la France, a déclaré lundi soir, son avocat français François Zimeray.
Mme Bouraoui a quitté Tunis, à bord d’un vol de la compagnie Transavia en direction de Lyon, après l’intervention des autorités françaises.
Interdite de quitter l’Algérie, elle est entrée clandestinement en Tunisie où elle cherchait à embarquer avec son passeport français sur un vol pour la France », a expliqué Me Badra.
Amira avait été placée en détention provisoire jusqu’à sa comparution devant une juge lundi, qui avait décidé sa remise en liberté, en ajournant son dossier au 23 février, a-t-il précisé.
Malgré cette décision de la juge, la militante avait été emmenée à un poste de la police des frontières à Tunis en vue d' »être expulsée vers Alger » lundi soir où elle risquait sa vie avec les services sécuritaires et militaires du général Saïd Chengriha.
« Ma cliente a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement et de séquestration de la part de certaines autorités dépositaires de la force publique en Tunisie, à la demande des autorités algériennes », avait précédemment dénoncé François Zimeray, ancien ambassadeur de France au Danemark.
« J’ai fait savoir cet après-midi que je n’hésiterais pas à déposer une plainte au parquet de Paris pour enlèvement-séquestration si elle n’était pas immédiatement libérée », avait-il menacé.
Selon une responsable du bureau de l’ONG Human Rights Watch à Tunis qui a été saisi de l’affaire, il ne fallait « en aucun cas » renvoyer Amira Bouraoui « vers un pays où elle a été emprisonnée et fait l’objet d’une série de poursuites pour son militantisme pacifique et ses opinions ».