RDC : Félix Tshisekedi brave les défis sécuritaires à Goma en campagne électorale

En pleine campagne électorale, le président Félix Tshisekedi a tenu un rassemblement dimanche à Goma, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), malgré l’encerclement quasi total de la ville par les rebelles du M23 et des combats à une vingtaine de kilomètres à l’ouest.

Dans la capitale du Nord-Kivu, peuplée de plus d’un million d’habitants, coincée entre la frontière rwandaise à l’est et le lac Kivu au sud, des milliers de résidents ont attendu toute la journée dans un stade, y compris sous la pluie, pour voir le président arrivé à la tombée de la nuit, selon une équipe de l’AFP sur place.

Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, aspire à un second mandat lors de l’élection présidentielle prévue le 20 décembre.

La ville de Goma est encerclée depuis plusieurs jours au nord et à l’ouest par les rebelles du M23, soutenus par l’armée rwandaise. Dans son discours d’une quinzaine de minutes en français, Tshisekedi a focalisé sur la menace du M23, dénonçant le soutien du président rwandais Paul Kagame.

« Nous allons libérer notre pays des terroristes du M23 conduits par leur leader Paul Kagame », a déclaré Tshisekedi. Ses partisans ont scandé « Kagame, meurt! » en swahili, repris par les soutiens du président sur scène. Tshisekedi a assuré que la victoire sur l’adversaire était imminente malgré les combats en cours dans les montagnes entourant la ville.

Malgré une relative accalmie en mars, des combats violents ont repris ces dernières semaines autour de Goma et dans les montagnes au nord. Les rebelles ont défait l’armée congolaise, appuyée par des soldats burundais et des instructeurs militaires étrangers, s’emparant de plusieurs localités stratégiques et d’une route clé.

Lors d’un meeting à Bukavu vendredi, Tshisekedi a comparé Paul Kagame à « Adolf Hitler » et a dénoncé des « visées expansionnistes ». Ces déclarations ont été condamnées par Kigali comme une « menace ».

Certains candidats à la présidentielle ont exprimé des doutes sur la tenue de l’élection à la date prévue en raison du retard dans le déploiement du matériel électoral dans ce pays vaste et pratiquement dépourvu de routes praticables. Actuellement, 22 candidats sont toujours en lice.