Algérie : Ahmed Attaf reconnaît implicitement la marocanité du Sahara occidental (les experts)

Le ministre algérien des Affaires étrangère, Ahmed Attaf, s’est retrouvé plusieurs fois dans une position délicate, exprimant délibérément ou involontairement des réponses qui soutiennent les avancées du Maroc, notamment sur la question du Sahara marocain, lors de son interview avec la chaîne qatarie Al Jazeera, animée par la journaliste Khadija Benguenna.

« En fait, le Maroc a réalisé d’importants investissements dans les provinces du Sud et a obtenu de nombreuses reconnaissances de la marocanité du Sahara, entre autres. Ne s’agit-il pas là d’une réussite marocaine ? » l’a-t-elle interrogé. À cette question, Attaf a acquiescé en affirmant que « tout ce que vous avez dit est exact et conforme à la réalité sur le terrain », avant de reprendre ses esprits et d’aborder le sujet de la MINURSO.

En ce qui touche à l’Espagne et à son appui au Maroc sur la question du Sahara, Attaf est d’avis que l’Espagne a fait marche arrière sur sa récente orientation favorable au Maroc, mais il se contredit quelques minutes plus tard en déclarant que « la reconnaissance par l’Espagne du plan d’autonomie équivaut à une reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara. C’est inacceptable. »

La présence des éléments armés du Front Polisario sur le territoire algérien dans la wilaya de Tindouf a jusqu’à présent entravé le développement économique des régions sahariennes en Algérie, les transformant en zones de non-droit.

La nouvelle donne au Sahel oblige aussi Alger à changer d’approche afin de bloquer toute velléité communautaire et l’indépendance du sud algérien revendiqué par les mouvements de libération du sud et les autonomistes de la Kabylie au nord.

Avec le lancement du projet de l’usine de traitement du minerai de fer de Gara Djebilet, visant à économiser 3 milliards de dollars dépensés pour les importations de fer, et le projet de la voie ferrée Béchar – Tindouf – Gara Djebilet (950 km), le régime des généraux cherche à montrer sa stabilité financière à un an des élections présidentielles de 2024.

Quant à la guerre entre Israël et le Hamas, elle a ramené à l’ordre du jour la situation en Cisjordanie, où une crise latente menace à nouveau la stabilité régionale et internationale par l’influence de certains pays, dont actuellement l’Algérie et l’Iran.

Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a officiellement octroyé des millions de dollars à son homologue palestinien, dans un climat d’incertitude qui plane à nouveau sur Israël et le Moyen-Orient.

Cela survient alors que des rapports font état d’une escalade des tensions en Cisjordanie suscitant de profondes inquiétudes, à la fois en Israël, en Afrique du nord, au Sahel et au sein de la communauté internationale.

Les dynamiques géopolitiques dans la région jouent également un rôle crucial. L’Iran, l’Algérie et le Hezbollah libanais ont ouvertement exprimé leur soutien au Hamas.

L’Iran, sous la direction du régime des Mollahs, a depuis longtemps soutenu des groupes hostiles à Israël. Le soutien financier, logistique et militaire aux groupes tels que le Hezbollah au Liban, le Hamas dans la bande de Gaza et le Polisario en Afrique, est ainsi devenu un facteur de déstabilisation majeur.