Le 7 septembre prochain, date de l’élection présidentielle anticipée en Algérie, Abdelmadjid Tebboune sera-t-il « couronné » président, succédant à lui-même, dans une transition orchestrée de main de maître par le général Saïd Chengriha.
Abdelmadjid Tebboune est présenté comme le sauveur tant attendu de l’Algérie. Ses partisans soulignent son « pragmatisme » et son « expérience », des termes élégants pour dire qu’il sait parfaitement naviguer dans les méandres de la politique algérienne sans jamais vraiment changer le statu quo.
Selon les experts, Tebboune promet une « nouvelle dynamique », mais on murmure qu’il s’agit surtout de la même vieille dynamique, en mieux habillée.
Pour les analystes, le général Saïd Chengriha, ce pilier inébranlable de l’armée algérienne, est décrit comme le véritable architecte de cette élection. Son soutien à Tebboune est « essentiel », disent-ils, pour assurer la continuité. Autrement dit, le général veille à ce que rien ne change vraiment tout en donnant l’illusion du changement. Son influence est telle qu’on se demande si le président réélu ne sera pas plutôt un président « élu ».
La relation entre le président et le chef militaire sera observée de près, non pour ses succès potentiels, mais pour les équilibres précaires qu’elle devra constamment maintenir. Certains experts ne peuvent s’empêcher de souligner le risque d’un pouvoir excessivement militarisé, tout en gardant un œil sur le ballet politique.
Le nouveau Tebboune héritera d’une liste impressionnante de défis : la corruption, une économie flottante et des droits de l’homme toujours bafoués.
Les experts s’accordent à dire qu’il faudra bien plus qu’une poignée de promesses pour naviguer dans cette mer tumultueuse. Pourtant, l’optimisme officiel reste de vigueur, avec des discours sur des réformes « audacieuses » et la promesse d’une gouvernance « transparente ». En coulisses, beaucoup pensent que les vieilles habitudes ont la vie dure.
Si cette élection est gérée avec l’habileté habituelle, l’Algérie pourrait bien voir de grands « changements », tous plus illusionnistes les uns que les autres. En fin de compte, la capacité du nouveau leadership à répondre aux attentes du peuple algérien reste la grande question, à laquelle la réponse semble déjà bien écrite.