Des sources sécuritaires concordantes ont rapporté hier lundi la reddition de Senda Ould Boumama, l’un des porte-parole du mouvement djihadiste Ansar Dine, aux autorités de la Mauritanie.
L’ancien cadre d’Ansar Dine âgé d’une quarantaine d’années se serait rendu le samedi dernier dans la zone frontalière avec le Mali, à l’extrême est de la Mauritanie. Il a été transféré le même weekend à Nouakchott pour y être interrogé dans les locaux de la direction de la sûreté de l’Etat. Sa reddition a été négociée par des membres de tribus des régions mauritaniennes de Bassiknou, avec lesquels il a des liens de parenté. Senda Ould Boumama avait en effet révélé à la mi-avril lors d’un entretien téléphonique accordé à l’agence d’information mauritanienne ANI être de nationalité mauritanienne et exprimé son souhait d’être extradé vers son pays d’origine dans le but d’y être jugé. Il faut dire qu’il restait peu d’options au djihadiste. Selon ses propres dires, il aurait échappé de peu à plusieurs frappes depuis le début de l’intervention militaire française dans le pays. Il aurait également été victime d’une tentative d’assassinat dont il a tu l’origine. Avec la mort ou la dispersion des membres de son groupe, il s’était retrouvé isolé et traqué.
Senda Ould Boumama s’était fait connaître lors de l’occupation du Nord du Mali par les islamistes, notamment en tant que bras droit d’Iyag ag Ghali, le chef d’Ansar Dine qui lui est toujours en fuite. Mais son sort pourrait ne pas encore être définitif. Si la Mauritanie est évidemment intéressée par les informations qu’il détient sur les organisations djihadistes qui ont occupé le Nord du Mali pendant huit mois, le Mali pourrait également se pencher sur son cas. Senda Ould Boumama fait partie des 26 membres du MNLA et des groupes islamistes armés contre lesquels Bamako a lancé un mandat d’arrêt national et international en février dernier.