La semaine dernière, l’opposition de l’armée française à une entrée de l’armée malienne dans la ville de Kidal au nord du pays, encore contrôlée par les rebelles touaregs du MNLA, a achevé de braquer la population malienne contre la France.
L’armée malienne avait promis de rassoir son autorité sur Kidal la semaine passée. Mais un contingent de l’armée française stationnée à l’entrée de la ville s’est opposé à l’entrée des troupes maliennes, disant craindre des affrontements interethniques. L’armée malienne, qui est déterminée à régler la question touarègue, doit attendre les ordres de Bamako. La résolution du problème est désormais le point névralgique du processus de stabilisation du pays mais elle n’est pas abordée de la même manière. Pour beaucoup de ministres et de maliens du sud du pays, les touaregs du MNLA, depuis leur offensive au début de l’année dernière, sont responsables de la crise qui secoue depuis le pays. Une bonne partie de la population malienne pense d’ailleurs qu’ils méritent le même sort que les djihadistes liés à Al-Qaïda. Pour la France par contre, les revendications des Touaregs doivent être discutées et leurs aspirations entendues par Bamako. L’Hexagone affirme d’ailleurs que des négociations entre les deux parties seraient en cours au Burkina Faso de manière à ce que l’échéance de cet été pour la tenue d’élections présidentielles puisse être respectée.
Le président intérimaire Dioncounda Traoré se retrouve entre marteau et l’enclume. Suite aux pressions françaises, il s’est déclaré vendredi dernier à Paris ouvert au dialogue avec le MNLA et disposé à organiser l’élection présidentielle en juillet. Mais face aux pressions de l’ex-junte militaire du capitaine Amadou Sanogo et d’une bonne partie de la population, il rappelle sa détermination à avoir un contrôle total du pays par l’armée malienne et préfère parler de décentralisation plutôt que d’autonomie pour les Touaregs.