L’offensive de l’armée de l’armée nigériane contre les islamistes de BokoHaram dans le nord du pays commence à avoir des répercussions dans les pays voisins. Tout d’abord au Niger qui a été invité à soutenir l’action d’Abuja et ensuite au Cameroun où, confrontées à un afflux de réfugiés nigérians fuyant les combats, les autorités ont choisi la prudence en les refoulant.
Le ministre nigérian des Affaires étrangères a fait une déclaration en français à la télévision nigérienne à l’issue d’un entretien lundi soir avec le président du Niger Mahmadou Issoufou. Il déclare souhaiter un soutien, sans en préciser la nature, du Niger dans le combat que le Nigéria a engagé contre les terroristes. Le Nigéria peut compter sur l’accord de défense et de sécurité que les présidents nigérian et nigérien ont conclu en octobre 2012. Celui-ci, en plus de combattre la criminalité transfrontalière grâce entre autres à un échange de renseignements, autorise chacun des deux voisins à demander l’assistance de l’autre en cas de menace d’une agression ou d’une déstabilisation armée. Autre voisin du Nigéria, le Cameroun s’est retrouvé contre son gré impliqué dans le conflit. Plusieurs centaines de nigérians ont franchi la frontière. Par crainte d’une infiltration terroriste sur son territoire, la position officielle des autorités camerounaises est de les refouler, chose que les forces de l’ordre sur le terrain ont du mal à appliquer aveuglément. Certains de ces réfugiés ont retraversé la frontière, mais cette fois-ci pour se rendre au Tchad.
Abuja de son côté n’entend pas relâcher ses efforts dans sa lutte contre BokoHaram. Après avoir fait plusieurs dizaines de morts, selon ses dires, parmi les insurgés, l’armée nigériane a annoncé l’envoi de mille hommes en renfort. Mais en gage d’une volonté de poursuivre les négociations, le gouvernement nigérian a annoncé la libération d’un certain nombre de suspects emprisonnés pour « liens avec des activités terroristes », dont la totalité des femmes en prison pour ce motif.