Le gouvernement somalien a vivement dénoncé, mercredi, la saisie d’un navire transportant du matériel militaire par les autorités du Puntland, réclamant sa libération « immédiate et inconditionnelle ». Ce bateau, en provenance de Turquie, a été intercepté le 19 juillet au large de Bareeda, sur les côtes du golfe d’Aden.
Le navire, nommé Sea World et battant pavillon des Comores, aurait selon Mogadiscio été en route vers la capitale somalienne, transportant une cargaison destinée au centre d’entraînement militaire Turksom, une base gérée par la Turquie, où sont formées les forces armées et la police somaliennes.
Mais pour le Puntland, cet Etat semi-autonome du nord-est somalien, la situation est tout autre. Les autorités locales affirment que le navire constituait une menace sécuritaire, suspectant qu’il transportait des armes à destination d’une zone de combat où leurs forces affrontent des combattants liés au groupe Etat islamique.
« Ce détournement par des individus affiliés au Puntland constitue une violation directe de la Constitution provisoire de la Somalie, et porte atteinte à notre souveraineté et à notre intégrité territoriale », a réagi fermement le gouvernement fédéral dans un communiqué. Il assimile par ailleurs la saisie du navire à un acte de piraterie, soulignant que tout bâtiment autorisé par un Etat souverain ne peut être capturé sans base légale.
Le Puntland, de son côté, se défend. Dans un communiqué, ses autorités affirment que le Sea World a séjourné deux jours au large de Bareeda sans émettre de signal de détresse ni solliciter d’autorisation, ce qui constituerait, selon elles, une violation du droit international maritime. Elles accusent également le navire d’avoir pénétré illégalement dans leurs eaux territoriales tout en transportant un « arsenal visible » pouvant mettre en péril leur sécurité.
Des sources policières sur place ont évoqué à l’AFP la présence à bord de véhicules blindés de transport de troupes, de mitrailleuses, de fusils automatiques et de munitions.
Le navire est actuellement amarré au port de Bossaso, où des forces de sécurité du Puntland ont été déployées en nombre. L’enquête se poursuit tandis que la cargaison est inspectée, selon des sources locales.
