Mardi dernier, Saïd Djinnit, le représentant des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, a rappelé, à l’attention du Conseil de sécurité, le sérieux défi sécuritaire que représente pour l’ensemble de la région la secte islamiste Boko Haram à un moment où les attaques qui lui sont attribuées ne cessent d’augmenter.
Saïd Djinnit a lancé cet appel alors qu’il présentait le rapport du Secrétaire général sur les activités du Bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, un document qui couvre la période allant du 1er janvier au 30 juin 2014. Au cours des deux dernières semaines, Boko Haram, qui a attiré l’attention de la communauté internationale en enlevant en avril dernier plus de 200 lycéennes, se serait rendue coupable d’au moins 18 attaques menées contre des civils innocents dans le nord du Nigéria, causant des morts et des déplacements de populations. Le Bureau des Nations unies attribue en grande partie la persistance de Boko Haram, et des autres organisations criminelles et terroristes en général, au faible développement social, malgré la croissance économique moyenne de 7% qui est la plus forte de tout le continent. Les attentes des populations en matière sociale sont loin d’être satisfaites.
La situation menace de s’aggraver davantage à l’approche des élections générales de l’année prochaine, des scrutins qui auront lieu la même année au Nigéria, mais également au Niger, au Burkina Faso, en Guinée et en Côte d’Ivoire. Ce calendrier a de quoi susciter des inquiétudes dans un continent où élection rime souvent avec instabilité. Dans la région, et particulièrement au Nigéria, les sociétés sont fortement polarisées et divisions politiques et controverses apparaîtraient, alors que la classe politique devrait au contraire se montrer unie face aux violences persistantes.