Face au conflit et à la crise humanitaire qui perdurent au Soudan du Sud, l’Union Européenne a décidé de hausser le ton. Le conseil de cette instance a ainsi décidé jeudi, de sanctionner deux chefs militaires sud-soudanais, accusés de violation des accords paix.
Les deux personnes, dont l’identité n’a pas encore été divulguée, écopent d’une interdiction de voyager et d’un gel de leurs avoirs dans l’UE.
Dans son communiqué, le Conseil de l’UE indique que les deux chefs militaires, responsable d’atrocités, font obstruction au processus de paix au Sud-Soudan. Les sanctions s’inscrivent « dans le cadre des efforts de l’UE pour arrêter la violence et éviter davantage d’instabilité dans la région », ajoute le communiqué, sans toutefois préciser à quels camps appartiennent les personnes visées.
En mai dernier, les Etats Unis avaient pris des sanctions similaires à l’encontre de Peter Gadet, un commandant rebelle, et du Général Marial Chanuong, chef de la garde présidentielle. Les deux hommes avaient vu leurs avoirs aux USA gelés, avec interdiction de traiter avec toute entreprise américaine.
En juin, l’IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement), organisme chargé de la médiation dans le conflit sud-soudanais, avait également sommé les belligérants de déposer les armes, sous peines de sanctions.
Le Sud-Soudan, qui a célébré le 9 juillet ses trois ans d’indépendance, est en proie à une guerre interne opposant le président Salva Kiir à son ancien adjoint, Salva Kiir. En sept mois, le conflit a fait plus de 10.000 morts, et plus d’un million de réfugiés, selon l’ONU. Malgré la signature de nombreux accords de paix, les combats continuent, faisant planer le risque d’une famine sans précédent dans le pays.
La semaine dernière, Ban Ki moon, secrétaire général de l’ONU a appelé la communauté internationale à mettre davantage de pressions sur les belligérants, en vue de parvenir à une paix durable au Soudan du Sud.