En dépit de l’hostilité persistante des populations vivant près des gisements et malgré la fronde contre les risques de dégradation de l’environnement, le gouvernement algérien a réaffirmé sa détermination à poursuivre coûte que coûte ses explorations de gaz non conventionnel.
À l’occasion de l’anniversaire du cessez-le-feu le 19 mars 1962 en Algérie, le président algérien Abdelaziz Bouteflika, a justifié la nécessité pour le pays de continuer ces forages de gaz non conventionnel afin de pouvoir « planifier les étapes futures du développement économique du pays ».
Cette volonté de poursuite des explorations de gaz de schiste par le gouvernement algérien est motivée par les projections alarmantes de la baisse de production du gaz conventionnel pour les décennies à venir. L’Algérie compte en partie sur ses ressources en gaz de schiste, les quatrièmes au monde, selon plusieurs études, pour pallier à la baisse des prix du brut, qui représente 95% de ses revenus extérieurs.
Les opposants aux forages de gaz de schiste redoutent notamment que les procédés utilisés, qui consistent à créer des fissures souterraines et à y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques, pour extraire le gaz capturé dans la roche, polluent les eaux du sous-sol saharien. En effet, l’albienne, la plus grande nappe phréatique au monde, qui se trouve en partie en Algérie, risque fort bien d’être contaminée par ces méthodes peu conventionnelles.
Les manifestations populaires contre l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels sont quasi quotidiennes dans le sud algérien depuis que le groupe pétrolier public Sonatrach a annoncé fin décembre avoir effectué avec succès son premier forage pilote dans la région d’In-Salah, située dans le Sahara. Depuis cette date, le gouvernement algérien a entamé plusieurs autres forages d’exploration pour dénicher d’autres réserves de gaz non conventionnel.