Le coup d’État avorté du 16 septembre au Burkina Faso aurait entraîné, selon le gouvernement burkinabè, une baisse importante des rentrées fiscales du pays et un maque à gagner de 30 milliards de FCFA consécutif aux arrêts de travail, au ralentissement de la production et à la fermeture des administrations, des banques et des commerces.
Alors que l’activité économique reprend timidement à Ouagadougou, on en sait un peu plus sur les conséquences économiques de la tentative de coup d’État du 16 septembre. Elle aurait occasionné, en plus des pertes humaines – 11 morts et 271 blessés selon un bilan officiel – une dégradation non-négligeable de l’activité économique et une importante réduction des entrées fiscales.
L’arrêt des activités économiques dans les quartiers autour du centre-ville de Ouagadougou et la grève des travailleurs pendant une dizaine de jours ont occasionné un tassement des activités de production dans les secteurs tertiaire et secondaire avec des conséquences directes sur les finances publiques, indique le gouvernement de transition.
Les pertes de recouvrement d’impôts durant la période du putsch atteindraient 11 milliards de FCFA (16,8 millions d’euros) et celles des recettes douanières plus de 9,7 milliards de FCFA, estime le ministère de l’Économie et des Finances, qui évalue les pertes de trésorerie pour l’État à 30,8 milliards de FCFA (47 millions d’euros) au total.
Le gouvernement de transition compte prendre les « mesures idoines » pour engager sans délai la mobilisation de ces ressources pour boucler une année budgétaire équilibrée. « Nous allons continuer les contrôles fiscaux et encourager les contribuables à déclarer la TVA pour permettre à l’État de payer la dette intérieure », explique le directeur général des Impôts, Adama Sanou.
La tentative de putsch du 16 septembre n’a pas été accompagnée des scènes de destruction des biens et des unités industrielles observées durant les « jours de colère » des 30 et 31 octobre 2014 – avec des pertes estimées à plusieurs centaines de milliards de FCFA.
Cette crise intervient toutefois dans un moment délicat pour le pays alors que les observateurs pariaient sur un rebond dès 2016 d’une économie burkinabè affectée par le climat d’attentisme dû au gel des investissements de l’État et du secteur privé durant la période de transition.