Des milliers de personnes ont été contraintes de fuir le sud du Soudan en raison des affrontements violents entre l’armée soudanaise et des paramilitaires, a rapporté dimanche l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), agence de l’ONU.
L’OIM a précisé que, sur une période de cinq jours, entre 1 000 et 3 000 foyers ont été déplacés de la ville d’Oum Rawaba, la deuxième plus grande ville de la région du Kordofan-Nord, située à environ 100 km à l’est d’El Obeid, la capitale de la région. Ces déplacements ont été provoqués par les combats qui ont éclaté la semaine dernière entre les forces de l’armée soudanaise et les FSR, alors que l’armée avançait vers l’État d’Al-Jazira, situé à quelque 300 km à l’est.
L’OIM a indiqué que les familles fuyaient en raison des combats qui se poursuivent dans cette localité. Actuellement, plus de 205 000 personnes sont déplacées dans le Kordofan-Nord, selon les dernières données des Nations Unies. À l’échelle du pays, le nombre total de déplacés s’élève à 11,5 millions, dont 2,7 millions déplacés par des conflits antérieurs, faisant du Soudan la plus grande crise de déplacements forcés au monde.
Le conflit a également fait des dizaines de milliers de morts et a plongé le pays dans une grave crise alimentaire, avec des régions entières au bord de la famine. Cinq régions du Soudan sont déjà touchées par la famine, selon des rapports des agences de l’ONU, qui se basent sur les évaluations du système de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Ce dernier prévoit que la famine se propagera dans cinq autres districts de la région du Darfour d’ici mai, une zone particulièrement affectée par la violence. De plus, 17 autres régions du Soudan, situées à l’ouest et au centre du pays, sont également menacées par la famine.
L’IPC indique qu’environ 350 000 personnes dans le Kordofan-Nord se trouvent en « phase d’urgence » en raison de l’insécurité alimentaire, un stade critique où la malnutrition aiguë est extrêmement élevée et où la mortalité est excessivement élevée. Il souligne également que près de la moitié de la population soudanaise, soit 24,6 millions de personnes, sont confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire aiguë.
Le conflit, qui a éclaté en avril 2023 au Soudan, oppose le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée soudanaise, à son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo, leader des Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire.