L’Ethiopie et la Somalie ont décidé de rétablir et de renforcer leurs relations bilatérales et diplomatiques, suite à la visite du président somalien à Addis-Abeba ce samedi. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’un accord de paix destiné à apaiser les tensions entre les deux pays de la Corne de l’Afrique.
Dans un communiqué commun, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed et le président somalien Hassan Sheikh Mohamoud ont annoncé leur accord pour établir des relations diplomatiques pleines et entières entre leurs pays, avec des échanges renforcés dans leurs capitales respectives.
Les relations entre les deux nations s’étaient gravement détériorées en janvier dernier, après la signature par l’Éthiopie d’un accord avec le Somaliland, une région séparatiste de la Somalie. Cet accord prévoyait un accès à la mer pour l’Ethiopie, un pays enclavé, en louant 20 km de côtes. En conséquence, l’ambassadeur d’Ethiopie à Mogadiscio avait été expulsé en avril et les deux pays avaient rompu leurs relations diplomatiques. Cette situation avait suscité des préoccupations au sein de la communauté internationale, au regard de l’instabilité de la région.
Le mois dernier, le Premier ministre éthiopien et le président somalien ont conclu un accord pour mettre fin à la crise, avec l’intermédiation du président turc Recep Tayyip Erdogan. Le communiqué conjoint de samedi rappelle que les deux dirigeants ont souligné l’importance d’une coopération forte, fondée sur la confiance mutuelle, l’assurance et le respect, pour garantir la stabilité de la région. Les discussions ont également porté sur les moyens de renforcer les liens fraternels entre leurs pays.
Les dirigeants ont abordé les menaces croissantes posées par les groupes extrémistes dans la région, notamment les shebab, insurgés islamistes radicaux affiliés à Al-Qaïda, qui combattent le gouvernement fédéral de Somalie depuis plus de 15 ans. Ils ont convenu de renforcer la coopération entre leurs agences de renseignement pour faire face à ces défis sécuritaires.
Les deux dirigeants ont également réaffirmé leur engagement à respecter l’accord d’Ankara et à promouvoir l’esprit d’amitié et de solidarité qui le caractérise.
Peu avant la visite à Addis-Abeba du président somalien, des tensions étaient encore visibles au Caire lors d’une réunion entre les ministres des Affaires étrangères de la Somalie, de l’Érythrée et de l’Égypte. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a exprimé son désaccord avec toute présence militaire ou navale de pays extérieurs à la région de la mer Rouge, soulignant que la sécurité de cette zone ne devait dépendre que des nations riveraines.