Alors que l’Onu vient de nommer l’allemand Martin Kobler, en tant que nouvel émissaire en Libye en remplacement de l’Espagnol Bernardino Leon, la situation politique et sécuritaire dans le pays ne cesse d’empirer au point de faire craindre que la Libye ne devienne le nouveau sanctuaire de l’organisation terroriste Daesh.
Les Nations unies souhaitent la poursuite des efforts en partant de l’accord conclu en octobre dans la ville balnéaire de Skhirat, au Maroc, sous l’égide de Bernardino Leon. Les deux pouvoirs rivaux libyens s’étaient alors mis d’accord, après d’âpres négociations, pour la constitution d’un gouvernement d’union nationale.
Toutefois, à la dernière minute, l’accord a été rejeté par les deux parties, officieusement sous la pression de parties étrangères. Les observateurs pointent du doigt l’Algérie et l’Egypte qui ne voient pas d’un bon œil la conclusion d’un accord dans un pays arabe non frontalier avec la Libye.
Les deux voisins de la Libye ont poussé des parties libyennes, qui contrôlent de vastes régions du pays, à rejeter la formation du gouvernement d’union nationale auquel étaient parvenues, après de longues et dures négociations, les parties rivales.
Les craintes d’un échec de la mission du nouvel émissaire se font d’autant plus insistantes que le ministre libyen des Affaires étrangères Mohamed Dayri a averti contre les risques que son pays devienne le nouveau sanctuaire de l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI).
Des craintes renforcées par des informations faisant état d’instructions données aux combattants de l’EI de fuir les bombardements russes et occidentaux sur la Syrie pour se réfugier en Libye, où il n’existe plus de structure étatique depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.
Les chiffres font froid dans le dos, mais le ministre Mohamed Dayri a estimé jusqu’à 5000 le nombre de combattants de l’EI présents aujourd’hui en Libye.