L’Algérie poursuit son soutien au Front Polisario, un groupe terroriste qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, malgré un déclin diplomatique et une reconnaissance de plus en plus marginale à l’international, selon les experts occidentaux.
Plusieurs pays ont récemment retiré leur soutien au Polisario, et l’organisation sera bientôt être inscrite sur la liste des entités terroristes par l’ONU, une décision qui risquerait d’isoler encore davantage l’Algérie et de déstabiliser ses relations régionales et de lui coûter cher sur le plan diplomatique et économique.
Dans ce contexte, le régime militaire du général Saïd Chengriha et du président Abdelmadjid Tebboune, pour se maintenir, adopte des stratégies de plus en plus audacieuses, en particulier en Mauritanie.
Le recrutement de mercenaires mauritaniens et africains risque d’avoir des répercussions profondes sur la stabilité politique du pouvoir en Mauritanie.
Cette situation représente un véritable défi pour le pouvoir mauritanien du président Mohammed Ould Ghazouani, mais aussi pour l’ordre régional tout entier.
Le recrutement de milices paramilitaires mauritaniennes par l’Algérie est une réponse directe à ce que cette dernière perçoit comme une « faiblesse » dans la région. Ces milices, constituées de Mauritaniens et soutenues financièrement et militairement par l’Algérie, seraient formées pour mener des actions de déstabilisation dans la région pour soutenir le Polisario.
Cependant, cette manœuvre comporte des risques importants pour la Mauritanie elle-même.
L’influence croissante de l’Algérie à travers ces milices menace d’éroder l’autorité du gouvernement mauritanien. Celui-ci, déjà fragile sur le plan intérieur, pourrait se retrouver pris entre la nécessité de maintenir une relation équilibrée avec l’Algérie et les pressions internes croissantes, notamment des opposants qui verraient dans cette ingérence un défi à la souveraineté nationale.
Les Mauritaniens, unis sous un gouvernement qui essaie d’établir un équilibre entre différentes factions ethniques et politiques, pourraient voir leur unité nationale fragilisée par l’extension de l’influence algérienne.
Pays du sahel, la Mauritanie, un tout en maintenant une position de neutralité officielle sur la question du Sahara, est devenue une pièce centrale dans la dynamique régionale. De son côté, l’Algérie cherche à exploiter cette position géographique pour accroître son influence, même en la déstabilisant.
Le pouvoir mauritanien pourrait se retrouver dans une situation de plus en plus complexe, pris entre deux feux : d’une part, la nécessité de maintenir des relations avec l’Algérie, et de l’autre, la pression croissante de la communauté internationale et des factions internes pour résister à l’ingérence algérienne.
Le soutien de l’Algérie au Polisario et la formation de milices paramilitaires en Mauritanie pourraient transformer ce pays en un terrain de conflit indirect entre l’Algérie et le Maroc, déstabilisant davantage un pays déjà fragile, d’après les analystes militaires.
L’Algérie, déjà sous pression pour ses violations des droits de l’homme et sa gestion interne controversée, se verrait encore plus isolée.
La Mauritanie pourrait devenir un terrain de guerre par procuration, exacerbant les divisions internes et menaçant la stabilité du pays. Le gouvernement mauritanien pourrait être contraint de prendre des mesures autoritaires pour maintenir le contrôle, ce qui risquerait de nuire à ses efforts pour consolider une transition démocratique fragile.
Le pays se trouve dans une position délicate, pris entre ses relations avec l’Algérie, les pressions croissantes des puissances internationales et de son propre peuple.
La France, les États-Unis, et l’Union européenne sont des acteurs clés dans la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, et leur soutien au régime mauritanien pourrait être mis en péril si ce dernier était perçu comme de plus en plus vulnérable à l’influence algérienne.
Si la Mauritanie se retrouve déstabilisée ou dépendante des forces paramilitaires algériennes, cela pourrait rendre son alignement stratégique plus difficile, et éventuellement éroder ses partenariats internationaux.