Alors que l’élection présidentielle approche à grand pas et que le climat politique se pourrit, ceux sont près de cinq journalistes qui ont été emprisonnés ces derniers jours. Certains ont qualifié cette vague d’arrestation de rafle massive. Il s’agit selon eux de museler la presse et de dissuader toute tentative de contestation à l’encontre d’un cinquième mandat du Président Bouteflika.
Ilyes Hadibi directeur de Aljazair24 et lauréat de l’Algeria Web Award a été arrêté à Alger le 31 octobre. Il aurait été accusé de diffusion d’informations personnelles sur facebook.
Abdelkrim Zeghileche directeur de Sarbacane et coordinateur régional d’une mouvance s’opposant à un cinquième mandat de Bouteflika, a également été arrêté à Constantine,le même jour que Ilyes Hadibi. Il serait accusé d’injure et de diffamation.
Adlène Mellah directeur d’Algérie direct et Dzair Press est lui incarcéré pour outrage aux institutions, enregistrement ou prise de vue sans autorisation, et atteinte à la vie privée. Il a été arrêté le 22 octobre, pendant la journée nationale de la presse décrétée par les autorités.
Abdou Semmar rédacteur en chef du site Algerie Part, arrêté le 23 octobre ainsi que son collaborateur Merouane Boudiab pour diffamation et atteinte à la vie privée. La plainte aurait été déposée par Anis Rahmani, PDG du groupe de médias Ennahar.
Le syndicat algérien des éditeurs de la presse électronique n’a pas hésité à dénoncer ces arrestations arbitraires en les qualifiant purement de rafles et de représailles politiques.
Quand à l’ONG Reporters sans frontières, elle précise que la couverture médiatique d’Ennahar TV (Chaine TV du pouvoir) sur les arrestations de journalistes était contraire aux conventions internationales ratifiées par l’algérie. Elle impacte aussi de manière dangereuse sur le déroulement du procès, étant donné que ces pratiques les condamnent de fait.
Pour rappel le journaliste et cybermilitant Mohamed Tamalt condamné pour offence au président, est mort en prison le 11 décembre 2016.