Berhanu Tsegaye, le procureur général du pays a annoncé lundi avoir mis aux arrêts soixante-trois officiers de l’armée mais aussi du renseignement pour corruption et violation des droits de l’homme;fait extrêmement rare dans ce pays où l’appareil sécuritaire est tout puissant. Cette inflexion dans l’autorité du premier ministre Abiy Ahmed représente une nouveauté qui désire rompre avec le passé lourd de l’Ethiopie en la matière.
M.Berhanu a déclaré lors d’une conférence de presse que « Vingt-sept responsables ont été arrêtés pour corruption présumée, tandis que 36 ont été écroués pour violations présumées des droits de l’homme».Il a ajouté qu’une chasse à l’homme était en cour afin d’appréhender les suspects restants.
Le Procureur général indique que parmi les accusés pour corruption présumée,certains se seraient engagés dans un achat de biens pour un montant de deux milliards de dollars sans aucun appel d’offre. Ces malversations toucheraient plusieurs responsables du METEC, l’entreprise responsable notamment dans la construction du méga barrage sur le Nil Bleu.
Les trente-six autres accusés seraient responsables de grave violations présumées des droits de l’homme dans des prisons secrètes de la capital Addis Abeba et à travers le pays. M.Berhanu a précisé que « Les détenus subissaient divers sévices, dont le viol en réunion, la sodomie, l’exposition prolongée à une chaleur ou un froid extrême, le simulacre de noyade et la privation de lumière naturelle.»
Un autre officier du renseignement non identifié est par ailleurs soupçonné d’être impliqué dans une attaque à la grenade ayant fait deux morts lors d’un meeting du premier ministre Abiy Ahmed en juin 2018.