L’ancien président égyptien islamiste Mohamed Morsi, 67 ans, emprisonné par les autorités depuis sa destitution en juillet 2013, est décédé le lundi après s’être effondré au tribunal. « La prière funèbre a été faite à l’hôpital de la prison de Tora ».
Il a été enterré mardi au Caire en toute discrétion, en présence de sa famille, selon les observateurs.
C’est le premier président démocratiquement élu en Egypte après le Printemps arabe de 2011 qui avait poussé au départ l’ancien chef de l’Etat Hosni Moubarak après 30 ans de pouvoir.
Le Parti de la liberté et de la justice de Mohamed Morsi, bras politique des Frères musulmans, a parlé d’un « assassinat », dénonçant de mauvaises conditions de détention dont « le but était de le tuer à petit feu ».
En mars 2018, une commission britannique indépendante avait condamné son maintien à l’isolement 23 heures par jour, dans des conditions de détention pouvant « relever de la torture ou du traitement cruel, inhumain ou dégradant ».
« Le refus d’un traitement médical de base auquel il a droit pourrait entraîner sa mort prématurée », avait alors déclaré devant le Parlement britannique le député Crispin Blunt, président de cette commission.
Amnesty International a demandé une « enquête immédiate » sur la mort de M. Morsi, qualifiée de « profondément choquante ». Human Rights Watch (HRW) a dénoncé « l’échec du gouvernement à lui accorder des soins médicaux adéquats, encore moins des visites de sa famille ».
Le leader islamiste avait été jugé dans plusieurs affaires dont un dossier d’espionnage au profit de l’Iran, du Qatar et de groupes comme le Hamas à Gaza.
Il avait été condamné à un total de 45 ans de prison dans deux affaires, incitation à la violence contre des manifestants fin 2012 et espionnage au profit du Qatar. Il était aussi jugé dans deux autres procès après l’annulation de deux verdicts prononcés contre lui, une condamnation à mort et une réclusion à perpétuité.