Les forces armées de la République Démocratique du Congo (RDC) a affirmé, samedi, « avancer sur plusieurs axes » pour neutraliser les ADF, un groupe armé ougandais, dont des présumés combattants ont « organisé des représailles criminelles » contre la population et massacré au moins 14 civils dans la nuit de vendredi à samedi dans la région de Beni, à l’est de la RDC.
L’armée avance sur trois axes au même moment » et un quatrième axe sera mené sur Ituri.
Une quarantaine de civils ont été tués par des miliciens en dix jours dans la région de Beni, en représailles aux opérations de l’armée contre des rebelles ougandais.
Le président congolais Félix Tshisekedi demande du renfort des pays étrangers pour pacifier la partie orientale de la RDC.
C’est une région minière, déstabilisée depuis 25 ans par une multitude de petits groupes armés congolais et quelques rébellions plus importantes venues des pays voisins (Ouganda, Rwanda, Burundi).
Dans le territoire de Beni, les habitants et les autorités dénoncent les milices des Forces démocratiques alliées (ADF), responsables présumés du massacre de plus de 1.000 civils dans la région depuis octobre 2014.
Samedi, l’armée congolaise a annoncé avoir perdu quatre soldats, soit au total « 10 militaires tombés depuis le début des opérations », selon son porte-parole dans la région, le major Mak Hazukai.
« Il y a 40 blessés dont des officiers supérieurs. Dans les rangs de l’ennemi, il y a d’énormes pertes », a-t-il ajouté.
L’armée congolaise a lancé ses opérations sans la force de la mission de l’ONU en RDC (Monusco), qui dispose dans la région d’une brigade d’intervention.
Pour sa part, la population reproche à l’armée de concentrer ses opérations dans les environs de Beni-ville, et non vers le « triangle de la mort » Oicha-Mbau-Eringeti, plus au nord près de la frontière ougandaise.
Les ADF sont présents en RDC depuis 1995. A l’origine des rebelles musulmans luttant contre le régime du président ougandais Yoweri Museveni, ils se seraient depuis en partie intégrés aux populations locales et auraient aussi recruté des miliciens des pays voisins swahilophones, comme la Tanzanie.
Les jihadistes du groupe État islamique ont revendiqué certaines de leurs dernières attaques depuis le début de l’année, sans preuve irréfutable d’une affiliation des ADF à l’EI.