Quelle réponse apporter aux nouveaux défis sécuritaires dans la grande région englobant les Etats du Sahel, d’Afrique du nord et de l’ouest ? La réponse réside dans la création d’une structure de veille sécuritaire régionale, ont estimé des experts et des responsables politiques et militaires d’une quarantaine de pays et d’organisations internationales, réunis les 28 et 29 juin à Tanger autour de ce thème. Selon les conférenciers, la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest est actuellement considérée comme la région la plus instable du continent. Elle connaît une dynamique conflictuelle exacerbée par l’apparition de nouvelles formes de violence, tels la piraterie et le terrorisme.
A ces menaces se sont greffées d’autres périls, sous forme de réseaux criminels organisés dans la migration clandestine, le trafic d’êtres humains, le trafic de drogue, qui opèrent de manière transfrontalière. Cette situation s’explique par des données géographiques et géopolitiques, notamment l’incapacité d’une partie des Etats du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest à assurer un contrôle effectif de leurs territoires d’une part, et à la faiblesse des mécanismes de coopération régionale, d’autre part. Face à la combinaison de ces différentes menaces et des faiblesses étatiques, il est nécessaire d’apporter des réponses appropriées. D’où la proposition de créer une structure de veille sécuritaire, chargée de formuler des propositions adéquates, à la mesure des défis et de la multiplication des foyers de tension. L’importance de cette structure réside dans sa capacité future à faciliter le transfert de savoir-faire, l’échange d’expériences et la formation en matière de lutte contre le terrorisme et les trafics en tous genres. La structure de veille sécuritaire serait aussi un vecteur indispensable pour l’échange d’informations et de renseignements techniques entre les pays de la région, en particulier dans la lutte contre la migration clandestine, le trafic d’armes, la piraterie, le terrorisme et la contrebande. Les participants à la rencontre de Tanger ont ainsi appelé au renforcement de la coopération régionale pour faire face de manière collective à ces défis. A ce titre, l’activation des groupements régionaux, tels la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens (CEN-SAD), apparaît essentielle.