Conduit par le cabinet Epistème, une firme de consultance internationale basée à Dakar, le projet « Paix définitive en Casamance » a fait l’objet d’un atelier de restitution des résultats mercredi dernier. Ce projet est le produit d’une exploitation technique des clauses mentionnées dans les accords du 30 décembre 2004 entre le gouvernement et le MFDC (Mouvement des Forces démocratiques de Casamance), lesquels avaient précédé le cessez-le-feu de 2005.
La principale proposition de ce projet est un programme baptisé DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) des combattants du MFDC. Epistème estime le coût global de ce programme à près de 13 millions de dollars US et étale son déroulement sur une période de 5 ans. Il consiste à offrir des possibilités considérables d’emplois et de recrutement aux jeunes. Amadou Tall, conseiller technique à la présidence de la République sénégalaise, a fait part de l’engagement du gouvernement à soutenir le DDR. Selon lui, le président de la République est parfaitement disposé à engager le dialogue avec le mouvement séparatiste pour une paix rapide et durable dans la région. La participation de la population locale devrait jouer un rôle important dans cette démarche. Une participation que le colonel Fabouré, un expert en résolution et gestion des conflits, souhaite active en privilégiant le terme « communication avec la population » plutôt que celui de « sensibilisation ».
La Casamance est depuis une trentaine d’années le théâtre d’un conflit larvé, mené par le MFDC contre l’armée gouvernementale pour l’indépendance de cette région du sud-ouest du Sénégal. Les combats ont provoqué la mort de centaines de personnes, notamment parmi les civils. Et malgré le cessez-le-feu de 2005, des accrochages sporadiques sont enregistrés entre l’armée et les « rebelles », mais également entre groupes rivaux.