Une centaine de civils et des dizaines de combattants sont morts au Soudan où les combats se poursuivent entre l’armée et la force paramilitaire ce lundi à Khartoum. Selon le syndicat officiel des médecins, 942 personnes sont blessées. Les deux camps n’ont jamais communiqué sur leurs pertes.
Les médecins et humanitaires tirent la sonnette d’alarme: en temps normal déjà, au Soudan, les foyers ne sont alimentés en électricité que quelques heures par jour. Dans certains quartiers de Khartoum, elle est totalement coupée depuis samedi, comme l’eau courante. Des médecins ont annoncé des coupures d’électricité dans des salles d’opération.
Les affrontements ont éclaté entre l’armée du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des Forces de soutien rapide (FSR), qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d’octobre 2021.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a suspendu dimanche son aide après la mort de trois de ses employés, tués dans des combats au Darfour (ouest). L’ONU, qui avait proposé dimanche une trêve humanitaire de quelques heures, s’est dite « extrêmement déçue » que les belligérants ne l’aient pas respectée, et a dénoncé « une intensification des combats » lundi matin.
Après la Ligue arabe et l’Union africaine, les États-Unis et le Royaume-Uni ont appelé lundi à la « cessation immédiate » des violences. « C’est la première fois de l’histoire du Soudan depuis l’indépendance (en 1956) qu’il y a un tel niveau de violence dans le centre, à Khartoum », assure à des médias internationaux, Kholood Khair, fondatrice du centre de recherche Confluence Advisory à Khartoum.