La répression exercée par les forces de sécurité algériennes devient extrêmement préoccupante. Sous les ordres directs du général Chengriha, les soi-disant ‘’forces de l’ordre’’ sont utilisées pour réprimer les manifestations pacifiques, arrêter et emprisonner des opposants politiques, expulser brutalement les migrants subsahariens et violer les droits de l’homme en toute impunité.
La répression prend de nombreuses formes, allant du recours excessif à la force lors de manifestations pacifiques à la surveillance et à l’interception de communications privées. Cette vague répressive est motivée par des discriminations ciblant des groupes spécifiques en fonction de leurs opinions sociopolitiques ou de leurs origines.
Dans de nombreux cas, la junte militaire justifie son autoritarisme par la sécurité nationale ou la lutte contre le terrorisme. Cependant, cette justification est souvent utilisée pour supprimer toute dissidence ou toute voix critique, plutôt que pour protéger les citoyens.
Au cours des quatre derniers mois, plus de 7.000 subsahariens émigrés ont été expulsés du territoire algérien vers le Niger, dans la région d’Agadez et autres, selon le ministre de l’Intérieur nigérien, Hamadou Amadou Souley.
De son côté, le quotidien Le Monde rappelle que la répression des migrants subsahariens avait connu un tournant brutal, à la suite de rafles à grande échelle de milliers de personnes expulsées dans des conditions inhumaines en plein désert.
Le régime algérien a fait fonctionner sa machine propagande en faisant à un hebdomadaire algérien qu’il s’git d’un « plan sioniste-français pour envahir l’Algérie par six millions de réfugiés subsahariens » !
Dans une autre tribune, Le Monde souligne qu’en Algérie, la Kabylie est devenue « une proie facile que l’on peut aisément désigner comme ennemi de la nation ». Il règne en Algérie depuis plus de deux ans un climat de répression, voire de terreur : arrestations arbitraires de militants de toutes sensibilités politiques et de journalistes, fermetures d’organes de presse, entraves à la liberté de circulation d’artistes et d’intellectuels, procès et condamnations expéditives en série.
Cette situation concerne l’Algérie tout entière et toute expression autonome. Le régime a été sérieusement ébranlé par la fin chaotique du règne de Bouteflika. Mais cette répression a pris une tournure tout à fait extrême en Kabylie, principale région berbérophone d’Algérie.
Le tournant marquant date du printemps 2021, lorsque le pouvoir a classé comme « organisation terroriste » le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et a arrêté des centaines de ses militants et d’opposants accusés d’appartenir à cette organisation.
La vague d’arrestations en Kabylie s’est soldée en novembre 2022 par une parodie de justice à l’issue de laquelle ont été prononcées, en moins de trois jours, 102 sentences, dont 54 condamnations à mort [officiellement prononcées contre les auteurs présumés du lynchage d’un jeune homme suspecté à tort de pyromanie, perpétré le 11 août 2021 en Kabylie, alors que la région était la proie d’incendies] et de nombreux autres verdicts lourds allant jusqu’à la perpétuité.
Nous venons donc d’atteindre un degré tout à fait inédit dans la répression en Kabylie, sans doute symptomatique d’une crise profonde au sein du régime et/ou d’une volonté de liquider en Algérie toutes les oppositions politiques significatives en les criminalisant, affirme encore Le Monde.
En fin de compte, le système mis en place par le général Saïd Changriha viole effrontément les droits humains et les libertés fondamentales par ses forces de l’ordre, formées pour agir en toute impunité sans aucun respect de la loi ou de la dignité humaine.