L’opposition a remporté la majorité absolue aux élections législatives de dimanche en Guinée-Bissau, a annoncé jeudi la commission électorale.
La coalition Pai-Terra Ranka du parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral et qui a longtemps dominé la politique nationale, a obtenu 54 sièges.
Il devance le Madem G15, le parti politique du président Umaro Sissoco Embalo, qui a gagné 29 sièges, a indiqué Mpabi Cabi, président par intérim de la commission électorale.
Le Parti du renouveau social (PRS) qui a remporté 12 sièges, celui des travailleurs 6 et l’Assemblée du peuple uni 1 siège, complète la nouvelle Assemblée nationale.
Le président devrait nommer prochainement un Premier ministre de la coalition victorieuse.
Embalo a reconnu ce revers politique dans une adresse à la nation après l’annonce des résultats.
Les quelque 200 observateurs internationaux ont annoncé n’avoir relevé aucun incident majeur et affirmé que le scrutin a été « libre, transparent et apaisé ».
Le chef de la mission d’observation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Jorge Carlos Fonseca, a salué, lundi à Bissau, »la participation massive » des Bissau-Guinéens aux élections législatives, estimant le taux de participation « supérieur à 70% ».
« C’est vraiment exceptionnel et un bon signe » pour la jeune démocratie bissau-guinéenne, a souligné M. Fonseca, ajoutant que »cela montre à quel point la population est déterminée et, surtout, a compris les enjeux de la démocratie, qu’il faut à tout prix consolider les acquis et construire un État de droit ».
Il a toutefois averti qu’il faut « rester attentif et vigilant car très souvent, c’est la période post-électorale qui génère des problèmes liés à la contestation des résultats, la formation du gouvernement et la cohabitation entre les acteurs politiques ».