Le financement du groupe militaire privé russe Wagner par le pouvoir algérien suscite de nombreuses interrogations et controverses, selon les observateurs occidentaux.
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, avait pris la décision d’allouer un milliard de dollars à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement, dans le but de financer des projets de développement dans les pays africains.
Cependant, l’attribution de ce fonds est soumise à certaines exigences, parmi lesquelles le soutien à Wagner. Cette obligation a suscité des désaccords au sein du gouvernement avec le général Saïd Chengriha, chef de l’armée nationale populaire, entraînant le renvoi du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s’opposait à toute implication avec Wagner.
Pour comprendre les raisons qui poussent l’Algérie à financer Wagner, il est essentiel d’analyser les facteurs politiques, économiques et sécuritaires qui entrent en jeu.
L’une des principales raisons pour lesquelles Alger a décidé de financer Wagner est liée à ses intérêts géopolitiques. Le régime algérien voit Wagner comme un moyen de renforcer son influence dans la région, en utilisant cette force militaire privée pour protéger ses intérêts économiques et politiques.
En soutenant Wagner, l’Algérie cherche à étendre sa sphère d’influence tout en consolidant sa position dans des conflits régionaux, notamment au Mali et dans les pays du Sahel.
Mais à la différence de la République Centrafricaine, qui rémunère Wagner en échange de diamants, et le Mali, un pays pauvre, qui ne peut pas se permettre de payer les services de cette société privée, ni les armes acquises auprès de la Russie, l’Algérie, elle, paye rubis sur l’ongle en pétrodollars.
Dotée de ressources naturelles telles que le pétrole, le gaz, ou les minéraux, l’Algérie finance Wagner pour protéger ses infrastructures et installations clés. En échange du soutien de Wagner, le pouvoir algérien offre des accords commerciaux avantageux à la Russie.
En outre, le régime algérien utilise cette force paramilitaire pour intimider et réprimer les manifestations et les mouvements de contestation internes, ce qui renforce le pouvoir en place, alors que Wagner est accusé de violations des droits de l’homme et d’actions brutales dans ses opérations.
Le financement d’un groupe militaire privé tel que Wagner peut engendrer des conséquences imprévisibles à long terme, en prolongeant les tensions existantes.