L’état-major des Forces armées maliennes a annoncé ce mercredi, que les affrontements ayant opposé hier mardi, l’armée malienne et les rebelles touaregs du Nord du pays, ont fait des dizaines de morts, précisant que dix soldats avaient été tués alors qu’ils repoussaient une attaque près de Bourem, où ont été également abattus 46 « combattants ennemis ».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit les principaux groupes rebelles touaregs du nord du pays, avait annoncé plus tôt dans la journée avoir brièvement pris le contrôle d’un camp militaire malien à Bourem, à 90 kilomètres au Nord de Gao, après «un affrontement violent» avec l’armée, avant de se retirer de la zone, indiquant que son objectif n’était pas de rester sur les lieux.
Par le passé, la CMA a mené des attaques contre des camps militaires avec l’objectif de s’emparer d’armes, de munitions et de véhicules. Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de la CMA, avait confirmé que les affrontements avaient fait des victimes, sans toutefois fournir de bilan.
Cet épisode de violences est un signe supplémentaire de l’effilochement de l’accord de paix conclu en 2015 pour mettre fin au mouvement séparatiste dans la région.
Depuis le mois dernier, la CMA, dont les groupes qui la composent reprochent de longue date au gouvernement malien de négliger la communauté touareg et cherchent à obtenir l’indépendance de la région désertique qu’ils appellent l’Azawad.
Après un regain de tension suite à la prise de pouvoir par les militaires putschistes, à la faveur de deux coups d’Etat en deux ans, et par la décision de la junte en place depuis 2021, de faire appel au groupe paramilitaire russe Wagner, les affrontements ont été provoqués en partie par la fin de la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA) au Mali, qui a contribué pendant des années à préserver un équilibre précaire dans le pays, et dont le départ a été réclamé en juin dernier par la junte militaire.
Les combats semblent s’intensifier alors que les deux camps veulent gagner du terrain dans des zones laissées vacantes par les troupes de l’ONU.
De nombreux observateurs redoutent maintenant que ces affrontements favorisent l’insurrection islamiste dans le pays, dont des groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique contrôlent de larges pans du territoire malien.