Des combattants salafistes basés au nord du Mali ont pris, la semaine dernière, le contrôle des alentours d’Al-Khalil, une localité située à 3 kilomètres de la frontière sud de l’Algérie. Selon des sources concordantes, ils se seraient emparés par la même occasion, d’un lot de véhicules, d’armes à feu et d’une quantité de drogue.
Pour ce faire, le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) s’est associé à la phalange des enturbannés, un mouvement dissident d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Ensemble, ils ont confisqué pas moins de 49 véhicules, d’importantes quantités d’armes lourdes et de drogue. Vu la montée du narcotrafic au Sahel au cours des 10 dernières années, la saisie des stupéfiants pourrait être importante. En effet, cette région désertique est devenue l’endroit idoine du transit de diverses drogues, dont la cocaïne et le cannabis. La manne d’argent soutirée de ce trafic de stupéfiants, profite énormément aux groupes armés qui s’activent dans le nord du Mali, et leur sert pour le recrutement de nouveaux combattants et l’achat d’armes.
Au-delà de cette rafle, c’est l’itinéraire du MUJAO qui a retenu l’attention d’un bon nombre d’observateurs. Cette organisation qui a installé son quartier général à Gao, a annoncé dernièrement qu’il contrôlait désormais Inhallil. Une localité située tout près de la frontière sud-algérienne, dans une région du nord-est du Mali qui échappait encore au contrôle du MUJAO. A l’arrivée des éléments du MUJAO, certains rebelles se réclamant du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) ont pris la poudre d’escampette. Par la voix de son porte-parole, le MUJAO a alors précisé que cette offensive visait la partie sud de «l’Algérie voisine».
Néanmoins, pour atteindre ses objectifs, l’organisation compte d’abord mettre en place ses «bastions jihadistes » et déployer ses combattants tout au long de la frontière algérienne.